par Christian Buil

The Solar Explorer  -  20 mai 2025

Ressources

Sommaire :


1 - Constitution de Sol’Ex

2 - L’optique

    2.1 - Fente

    2.2 - Lentilles

    2.3 - Réseau

 3 - La mécanique

4 - Les accessoires

5 - Les logiciels

6 - Les chaines vidéo, les listes de discussion, le forum

Partie 1 : constitution de Sol’Ex

Sol’Ex est un instrument d’observation composé d’éléments optiques, d’une structure mécanique et de quelques accessoires, comme une caméra planétaire économique pour enregistrer les images du Soleil.


L’ensemble des composants optiques est disponible sous la forme d’un kit auprès la société Shelyak Instruments, partenaire du projet Sol’Ex.

La vue ci-après montre les éléments constitutifs du kit optique Shelyak Instruments :

La structure mécanique de Sol’Ex repose sur la technique de l’impression 3D, qui présente de nombreux avantages : légèreté, modularité, bonnes performances mécaniques, et aussi un coût réduit.


Un kit mécanique complet peut être commandé auprès de la société Asur3DPrint, partenaire officiel du projet Sol’Ex. Cet ensemble est livré pré-monté, avec les inserts métalliques, la visserie standardisée (ISO), ainsi que plusieurs accessoires complémentaires facilitant l’assemblage et l’utilisation de l’instrument.

Azur3DPrint propose, sur demande, la version originale du kit Sol’Ex, dite « historique » ou V1, mais également des versions plus récentes, fidèles au concept initial, tout en intégrant de nombreuses améliorations. Ces évolutions concernent aussi bien la facilité des réglages, la rigidité mécanique de l’ensemble, que l’esthétique générale de l’instrument. Ces modèles sont désignés V2 et V2 Pro.


La figure ci-après illustre l’apparence de Sol’Ex assemblé à partir d’un kit V2 fourni par Azur3DPrint :


Notez que vous avez toujours la possibilité d’imprimer vous-même la version historique de Sol’Ex, dont les fichiers STL sont librement accessibles (voir plus loin). Vous trouverez également sur le Web différentes déclinaisons du projet. Toutefois, seules celles désignées par la mention «Sol’Ex by xxx» sont reconnues et cautionnées par les auteurs du projet.


Concernant les accessoires complémentaires, il s’agit principalement d’un système de mise au point standard et d’une caméra CMOS (nous reviendrons plus loin sur les modèles recommandés). Ces éléments sont disponibles chez la plupart des revendeurs spécialisés en matériel astronomique.




Il vous faudra également un logiciel pour piloter la caméra, ainsi qu’un autre pour traiter les données acquises. Dans les deux cas, il existe des solutions performantes et gratuites.

En particulier, le logiciel INTI, développé par Valérie Desnoux, permet un traitement automatisé et efficace de vos observations.


Voyons tout cela plus en détail.

Partie 2 : l’optique

Conformément à ce qui est expliqué à la page « Théorie » de cette documentation, l'instrument Sol'Ex nécessite quatre éléments pour fonctionner. Dans l’ordre :





2.1 - La fente


La dernière version de la fente Sol’Ex, incluse dans le kit proposé par la société Shelyak Instruments, est le modèle dit GEN2. Il s’agit d’une double fente gravée dans une fine couche de chrome déposée sur l’une des faces d’une lame à faces parallèles de 2 mm d’épaisseur, et de 12 mm × 8 mm de côté. L’autre face est traitée antireflet.


Ce composant comporte deux fentes de largeurs différentes : l’une de 10 microns, l’autre de 7 microns. Pour les applications courantes, on privilégiera la fente de 10 microns, plus adaptée à la majorité des situations. Les deux fentes ont une longueur de 6 mm, mais en pratique, compte tenu des caractéristiques optiques de Sol’Ex, seulement 4,5 mm sont exploitables.


Pour plus d’informations sur cette fente Sol’Ex GEN2, y compris les recommandations de nettoyage en cas d’incident, vous pouvez consulter le document suivant :

https://buil.astrosurf.com/starex/fente_solex_gen2.pdf


À noter : la fente fournie par Shelyak est un composant de très haute qualité, fabriqué spécifiquement ; un atout essentiel pour garantir le confort d’utilisation et les performances globales de Sol’Ex.


2.2 - Les lentilles


Les lentilles utilisées sont des doublets achromatiques dont les faces externes sont traitées antireflet au fluorure de magnésium (MgF).


La lentille collimatrice présente une longueur focale de 80 mm et un diamètre d’environ 25 mm. Cette lentille est commune à toutes les configurations d’observation : que vous utilisiez Sol’Ex pour l’observation solaire ou Star’Ex pour l’analyse spectrale du ciel profond. Cette approche permet de rationaliser l’investissement et simplifier la configuration optique : une fois cette lentille montée et correctement réglée, il n’est normalement plus nécessaire d’y toucher, que vous passiez de Sol’Ex à Star’Ex ou inversement.


La lentille d’objectif, quant à elle, possède une longueur focale de 125 mm, également pour un diamètre d’environ 25 mm.


Les objectifs inclus dans le kit optique Sol’Ex de Shelyak Instruments sont spécifiquement fabriqués pour cet instrument. Cependant, il est tout à fait possible de se procurer des composants équivalents, offrant des performances comparables, auprès de la société ThorLabs , sous les références suivantes :


    •    Objectif collimateur : AC254-080-A

    •    Objectif de caméra : AC254-125-A


Comme le montrent les spot-diagrammes ci-dessous, la taille des taches image est très similaire entre les lentilles fournies par Shelyak et celles de Thorlabs, aussi bien pour un angle de champ de 0° (centre du disque solaire) que pour un angle de champ de 0,26° (limbe solaire), lorsque Sol’Ex est monté sur une lunette EVOSTAR 72ED de SkyWatcher utilisée à pleine ouverture :











2.3 - Le réseau


Le réseau de diffraction utilisé dans Sol'Ex est un composant de 25 mm x 25 mm et d'épaisseur 6 mm. Il est de type holographique, avec une densité de 2400 traits/mm et optimisé pour la partie visible du spectre.


Vous pouvez acheter ce réseau indépendamment du kit Shelyak Instruments auprès de ThorLabs sous la référence :  GH25-24V

Partie 3 : la mécanique

La conception mécanique de Sol’Ex repose essentiellement sur l’impression 3D. 


La CAO de la version originelle a été réalisée sous le logiciel OpenScad en veillant à ce que le nombre de pièces soit limité et et quelles soient très faciles à imprimer soi-même.















De très nombreux exemplaires de Sol’Ex sont imprimés en filament PETG, un matériau qui offre une excellente stabilité mécanique et thermique, et qui donne pleine satisfaction pour cet usage. Il est cependant essentiel d’utiliser un filament de couleur noire, réputé opaque non seulement au rayonnement visible, mais également au proche infrarouge (invisible à l’œil humain). Ce choix est crucial pour éviter les infiltrations de lumière parasite, qui pourraient altérer le contraste des images solaires obtenues. Des filaments noirs des marques REAL ou SUNLU ont, par exemple, donné d’excellents résultats — mais ce ne sont que des références parmi d’autres.


Certains utilisateurs choisissent d’imprimer Sol’Ex avec du PETG chargé en carbone afin d’augmenter la rigidité structurelle. Cette approche est tout à fait pertinente, mais il convient de noter qu’elle nécessite l’usage d’une buse spéciale en acier trempé, en raison de l’abrasivité du filament, ainsi qu’un temps d’impression plus long. Il existe par ailleurs un large éventail de filaments techniques qui offrent des performances remarquables en termes de rigidité et de stabilité thermique — c’est notamment le cas du matériau utilisé dans la version V2 Pro proposée par Azur3DPrint.


L’ensemble des fichiers STL de la version originale (V1 historique) de Sol’Ex est regroupé dans une archive ZIP : stl_solex_v2. Une vue d’ensemble des pièces composant cette version est présentée ci-après :





Si vous vous lancez dans l’impression par vos propres moyens, sachez que la plupart des pièces sont réalisées avec un remplissage de type "gyroïde" à 15 ou 20%, une précision de 0,2 mm et 2 couches pour les parois. Les exceptions sont :


• Les tubes collimateur et caméra sont recommandés à imprimer avec 3 ou 4 couches.


• Les parties filetées doivent être imprimées localement avec une précision de 0,15 mm. 


Le bloc collimateur nécessite des supports pour être imprimé (c’est la seule pièce de l’ensemble).

Les éléments du Sol’Ex initial en cours d’assemblage et le résultat fini :



 Si vous ne disposez pas d’imprimante 3D, ou si vous souhaitez une version très soignée, préassemblée et facile à régler, rappelez-vous qu’il est tout à fait possible de vous adresser à la société Azur3DPrint.


Cette entreprise propose un kit complet prêt à l’emploi, mais également un véritable écosystème d’accessoires autour de Sol’Ex : porte-filtres, interfaces variées, et bien sûr, la possibilité d’évoluer vers l’instrument Star’Ex en toute simplicité.

Ci-après, un Sol’Ex en version imprimé Azur3DPrint en opération sur une lunette Askar FRA300 :

Partie 4 : les accessoires

Outre les éléments imprimés en 3D et les composants optiques décrits précédemment, il est nécessaire d’ajouter un système de focalisation hélicoïdal. Celui-ci permet un réglage précis et confortable de la mise au point du spectre dans le plan du détecteur de la caméra.


Les modèles proposés par SVBony et ZWO se révèlent parfaitement adaptés à cet usage.

Du côté de la caméra de prise de vue, le choix est vaste et en constante évolution : les modèles deviennent rapidement obsolètes au gré des avancées technologiques. À la date de rédaction de ces lignes, l’un des meilleurs capteurs pour une utilisation avec Sol’Ex est le Sony IMX585 (à noter : ce capteur n’est pas fabriqué par Kodak, mais bien par Sony).


Idéalement, il convient d’opter pour un capteur monochrome avec des pixels de petite taille, typiquement inférieurs à 3 microns. Cela optimise à la fois la résolution spectrale et l’échantillonnage. Toutefois, il est important de souligner que tout type de caméra peut convenir pour débuter. Une caméra couleur, bien que légèrement moins performante en raison de la matrice de Bayer, reste parfaitement exploitable : nul besoin d’investir immédiatement dans un modèle dédié.


L’interface caméra de Sol’Ex a été conçue de manière à être universelle, permettant ainsi la compatibilité avec une grande variété de modèles. L’exemple ci-dessous illustre l’utilisation d’une caméra SEDNA-M de la marque Player One.




Le choix de la caméra peut également dépendre de l’objectif de capturer l’intégralité du disque solaire en une seule passe (un seul « scan »), sans troncature. L’alternative consiste à reconstruire l’image complète du Soleil a posteriori par assemblage de plusieurs bandes, une méthode plus fastidieuse mais qui peut aboutir à une image plus détaillée.


Pour une capture en une seule prise, la longueur focale de la lunette utilisée dépend à la fois de la taille du capteur de la caméra et de la longueur effective de la fente, limitée à 4,5 mm dans le cas de Sol’Ex. En raison de l’orientation optimale du capteur (le grand côté du détecteur étant aligné avec le déplacement du spectre pour maximiser la vitesse de lecture), c’est cette plus grande dimension qu’il faut prendre en compte — un atout lorsqu’on utilise des capteurs rectangulaires.


Cependant, même avec un capteur large, la focale maximale permettant de capturer le disque solaire en entier est fondamentalement limitée par la hauteur de la fente d’entrée de Sol’Ex, soit 4,5 mm en pratique. Cette dimension fixe le champ angulaire maximal observable, à comparer au diamètre apparent du Soleil, qui est d’environ 0,5°.


Pour plus d’explications sur ce point, reportez-vous à la section Théorie de cette documentation.


Vous trouverez ci-dessous quelques configurations courantes associant caméras et lunettes, avec les longueurs focales maximales permettant de saisir le disque solaire en entier en une seule passe :






L’exemple d’une caméra ASI178MM

Taille de l’image : 3896 pixels x 2080 pixels - Taille des pixels : 2,4 microns

Echantillonnage spectral (en blnning 1x1) : 0,0626 A/pixel

Distance focale maximale de la lunette pour observer le disque solaire en entier en une passe : 480 mm (limitée par la largeur de fente).


L’exemple d’une caméra ASI290 Mini ou ASI462MM

Taille de l’image : 1936 pixels x 1096 pixels - Taille des pixels : 2,9 microns

Échantillonnage spectral (en blnning 1x1) : 0,0756 A/pixel

Distance focale maximale de la lunette pour observer le disque solaire en entier en une passe : 380 mm (limitée par la largeur du capteur)


Note : l’emploi des caméras miniatures, type bâton, peut nécessiter l’usinage 3D d’un tube allonge pour pouvoir focaliser le spectre. Voici le fichier STL d’un tel tube allongé (le filetage est du M28,5 x 0,5) : tube_allonge_m28.stl.

L’exemple de la caméra ASI174 Mini

Taille de l’image : 1936 pixels x 1216 pixels - Taille des pixels : 5.86 microns

Echantillonnage spectral (en blnning 1x1) : 0,1450 A/pixel

Distance focale maximale de la lunette pour observer le disque solaire en entier en une passe : 480 mm (limitée par la largeur du capteur).


L’exemple de la caméra ASI183MM Pro

Taille de l’image : 5496 pixels x 3672 pixels - Taille des pixels : 2,4 microns

Echantillonnage spectral (en blnning 1x1) : 0,0626 A/pixel

Distance focale maximale de la lunette pour observer le disque solaire en entier en une passe : 480 mm (limitée par la largeur de la fente).

Relevons enfin la possibilité d’exploiter un appareil photographique avec Sol’Ex. Non pas a priori pour acquérir des vues successives permettant de reconstruire le disque solaire, mais pour un indéniable intérêt d’apprentissage de la spectrographie auprès d’un public moins avertie (image en couleur du spectre, affichage sur grand écran via une prise HDMI, dispositif familier et autonome…). Prenons l’exemple de l’APN Sony A7s (un adaptateur T2 vers la monture Sony NEX type «E» est à prévoir). Dans ce cas, avec la « version mécanique V1 » de Sol’Ex, le Sol’Ex historique, il faut fabriquer un tube objectif particulier. Cliquer ici pour obtenir le fichier STL correspondant : kit_APN. Avec la « version mécanique V2 Azur3DPrint», l’interface nécessaire est déjà comprise dans le kit fourni. 


Partie 5 : les logiciels

Sol’Ex ne se limite pas à un assemblage de pièces matérielles comme des composants optiques ou des éléments imprimés en 3D : le logiciel constitue une composante essentielle du projet Sol’Ex. En effet, les données brutes capturées doivent être soigneusement traitées pour être converties en images exploitables du Soleil.


Le logiciel INTI, développé par Valérie Desnoux, joue un rôle central dans ce processus. Il constitue l’une des piliers du projet Sol’Ex, en assurant un traitement automatisé, rigoureux et fiable des observations. Son complément puissant, INTI Partner, permet d’aller encore plus loin dans l’analyse et le traitement des données.


Ces deux logiciels sont librement téléchargeables depuis la page suivante :

http://valerie.desnoux.free.fr/inti/


Vous y trouverez également une documentation détaillée et régulièrement mise à jour.


Pour l’acquisition des images, des logiciels de capture rapides bien établis tels que SharpCap, FireCapture ou ASICap remplissent parfaitement leur rôle, en assurant un flux d’images fluide et synchronisé avec le mouvement du spectre.

Partie 6 : les chaînes vidéo, les listes de discussion, les forums

Une large partie de la chaîne YouTube de l’auteur, Astro-Spectro, est consacrée au projet Sol’Ex/Star’Ex. Un grand nombre de vidéos sont disponible sur la technique, sur les astuces, sur l’observation, sur les résultats. N’hésitez pas à vous y rendre et aussi à vous abonner !

N’hésitez pas non plus à rejoindre le groupe Sol’Ex sur Facebook, riche de centaines de participant :

Un incontournable, la liste de discussion Sol’Ex groups.io où vous pouvez poser touts vos questions, ouvert aussi bien aux débutants qu’aux observateurs confirmés. Si vous cherchez des astuces ou les partager c’est ici . Absolument Indispensable d’y être pour tout connaître de la vie du projet :

Les utilisateurs de Sol’Ex publient très souvent leurs résultats sur l’excellent forum Astrosurf, ici encore ne pas hésiter à s’inscrire (Astrosurf accueille aussi ce site, un grand merci à l’équipe Astrosurf et tout particulièrement Jean-Philippe Cazard qui fait un travail formidable) :

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